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25 mai 2023

Il a fallu une détermination à toute épreuve pour cette ex-Baie-Comoise

par Marc-André Hallé

La première policière qui a travaillé de 1976 à 1985 à la Sécurité publique de l’ex-ville de Hauterive puis de Baie-Comeau, Estelle Borgia, prépare la sortie d’un livre dans lequel elle raconte le sexisme, la misogynie et le harcèlement dont elle fut la cible durant sa carrière.

L’ex-policière était présente à Baie-Comeau ce week-end pour participer au tournage d’un documentaire sur la résilience qui a marqué ses neuf ans dans les forces de l’ordre.

Estelle Borgia-Trudel a été embauchée par le directeur de police Raymond Tremblay à l’âge de 26 ans, alors qu’elle était agente de sécurité au magasin La Baie.

C’est alors que plusieurs gestes de persécution de la part de collègues, qui la trouvaient trop ambitieuse, lui ont littéralement empoisonné la vie et ont même fait la grève en février 1977 afin d’obtenir son renvoi.

La jeune cadette a dû recourir éventuellement à des procédures légales auprès de la Commission des droits de la personne et de la Commission de police du Québec qui lui ont donné raison dans ses compétences.

Madame Borgia affirme que personne ne voulait patrouiller avec elle et qu’elle ne pouvait pas compter sur ses collègues pour la protéger lors d’interventions dangereuses.

En entrevue, Estelle Borgia donne l’exemple d’une arrestation d’un suspect pour délit de fuite dans une résidence où elle a agi seule et qui aurait pu mal tourner.

Même le syndicat était contre elle, ce qui ne l’a pas empêchée d’en devenir la présidente.

La presse locale a abondamment couvert le combat de la policière dans ce milieu de travail, et cette notoriété involontaire lui a valu de figurer sur la liste des féministes à abattre de Marc Lépine, le tueur de l’École polytechnique de Montréal en 1989.

Dans le secteur municipal, Estelle Borgia fait figure de pionnière en devenant la première policière à obtenir le grade de sergente au Québec en 1982 puis celui de capitaine l’année suivante à 34 ans, une première au Canada, ce qui n’a pas empêché l’intimidation de se poursuivre et d’insinuer qu’elle « couchait » avec ses supérieurs.

Le livre à paraître, co-écrit par sa fille Karine et Marie-Chantal Tanguay de Pointe-aux-Outardes, viendra raconter la résilience dont a fait preuve cette retraitée septuagénaire qui réside maintenant à St-Élie-de-Caxton.

D’ailleurs, elle n’entend pas publier les noms des fautifs dans son ouvrage.    

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